Amis détectives, bonjour !

Aujourd’hui je reçois AudreyTips, alias Laurent Vermot Gauchy, entrepreneur, coach et fondateur et auteur sur le blog audreytips.com.

Peut-être avez déjà lu des articles d’Audreytips en vous demandant qui était derrière le blog. Vous allez (presque) tout savoir dans cette interview !

C’est parti !

1) Bonjour Laurent ! Un grand merci d’avoir accepté l’invitation 🙂 

Peux-tu présenter brièvement ton parcours pour les lecteurs qui ne te connaissent pas? 

Salut Adrien, merci pour ton invitation.

Je suis un entrepreneur, j’ai créé ma première start-up en 1993, dans le gestion de projets hautes technologies (client-serveur), puis ensuite j’ai créé d’autres start-up dont une dans les années 2000, qui s’appelait Maporama, qui était l’équivalent de Google Maps de l’époque, société introduite en bourse en 2005 et racheté par un américain en 2010.

J’ai également participé à d’autres projets start-up. Mais depuis 2011, j’ai arrêté d’avoir des projets en tant que co-fondateur, et j’ai accompagné d’autres entrepreneurs dans le domaine du digital, soit sous la forme business angel, soit en tant que consultant ou coach avec les problématiques suivantes :

  • Comment je répartis mon capital ?
  • Comment j’attaque mon marché ?
  • Est-ce que je fais du BtoB ou BtoC ?
  • Comment je lance des produits ?
  • Et comment je les intègre dans un stratégie de marketing digital ?

Et parallèlement, je suis toujours bénévole dans une association qui s’appelle Webassoc’, dont le but est de recruter des bénévoles experts du digital de façon à aider d’autres associations de type humanitaire, à bien se débrouiller sur internet.

Et là je me suis aperçu que c’était tout le temps les mêmes questions avec différentes problématiques :

  • J’ai peur de faire les choses de travers
  • Est-ce que je dois plutôt être sur Facebook ou Linkedin ?
  • Est-ce que mon site web est performant ?
  • Je ne récolte pas assez d’argent comment ça se fait ?
  • Comment je dois faire ?
  • Comment je construis ma newsletter ?

2) Comment est né Audreytips ? Qu’est-ce qui t’as poussé à lancer le blog ? Quelle était la stratégie de développement du blog au départ ? Peux-tu nous donner quelques chiffres ? (trafic en volume, origine du trafic) 

C’est en voyant la répétition des problématiques et des questions que l’on m’adressaient, que le blog AudreyTips est né.

A l’époque nous étions deux. On a voulu se différencier d’une part dans le contenu des articles, en essayant d’apporter du contenu à forte valeur ajoutée, très didactique, qui aborde tous les sujets du marketing digital.

On a imaginé ce personnage virtuelle d’Audrey, pour montrer au gens que c’était possible d’y arriver en partant de 0, et que l’on pouvait toujours avoir le résultat de ses actions.

Si on avait démarré en notre propre nom, en se positionnement comme des pros d’internet depuis 20 ans, cela ne permettait pas à notre cible de s’identifier.

L’objectif était aussi de se différencier sur notre marché.

On a défini un rythme de publication de 3 articles par semaine, qui est toujours maintenu, sur des sujets parfois complexes mais en continuant de vulgariser le marketing digital.

Audreytips aujourd’hui c’est 70 000 visites par mois, dont 80% en France, et principalement acquises via le SEO.

On publie beaucoup de contenu, le SEO ce sont des mots, et comme on publie beaucoup, Google nous aime bien.

C’était pas facile au début, il a fallu y croire, mais comme on avait autour de nous des gens en recherche d’informations, on les renvoyait sur le blog, finalement on a jamais eu 0 visite dans une journée.

On a forte présence sur les réseaux sociaux, Linkedin et Twitter, qui nous ramène du trafic, et un part de trafic direct qui croit de plus en plus (trafic de marque).

3) Ton blog était-il destiné à t’apporter du lead à court terme ? Quelle est aujourd’hui la part de tes clients qui t’ont connu via le blog ?  

Au début on a pas fait ça pour faire du business, mais plutôt pour rendre service à un cercle proche de personnes, et surtout pour nous, afin d’arrêter de répéter toujours la même chose.

Donc on est passé d’un mode ou on apportait toujours les mêmes réponses, à un mode ou où on disait, va voir tel article sur le blog, et si tu as des questions reviens nous voir. C’était un support. On rendait service.

Et comme les gens nous posaient des questions, cela voulait aussi dire que les articles n’étaient pas assez complets, ou n’abordait pas le sujet sous le bon angle, ce qui nous donnait des idées pour écrire d’autres contenus sur le blog.

Après il y a une phase, au bout de 18 mois, où notre audience commençait à nous contacter via le site ou via les réseaux, pour nous faire part d’une problématique bien précise liée à leur business, et qui nécessitait une réponse personnalisée.

Donc là on a mis en place une prestation d’accompagnement digital sous la forme d’un abonnement mensuel.

Nous mettions en place une liste d’actions, et chaque semaine nous faisions le point sur ce qui avait été fait, et ce qui nécessitait d’être fait la semaine suivante et ainsi de suite. Par exemple, on se chargeait de mettre en place un suivi Analytics, c’est une tâche unique qui n’a pas d’intérêt à être enseigné, mais par contre on apprenait aux gens à se servir d’Analytics, à lire des données et à mettre en place des actions en fonction.

Ensuite on a observé un phénomène, avec des gens qui n’avaient pas le temps de mettre en place les actions, ni l’envie, mais qui avaient les moyens financiers.

J’ai donc monté une équipe, qu’on appelle les « Audrey’s angel » qui peuvent faire du coaching approfondi sur un domaine très particulier, comme Linkedin par exemple. On a un expert Linkedin qui est capable de faire un audit, de faire de la génération de leads, de l’accompagnement stratégique etc.

L’équipe est constitué de 7 experts indépendants, dans les domaines où on a le plus de demandes : rédaction web, animation des réseaux sociaux, le SEO, la création de vidéos, Google Ads, Facebook Ads..

La part de clients obtenu via le blog est de 100%, sans jamais n’avoir fait de la publicité payante, à part une centaine d’euros pour tester en faisant la promotion d’articles parlant de publicité payante, ce qui faisait sens à ce moment là.

Mais la génération de leads est uniquement organique, soit via le SEO, soit via les réseaux sociaux.

4) Quelle est la place du blog aujourd’hui pour les entrepreneurs ? Un support pour une audience existante et/ou un moyen d’acquérir du trafic et du lead qualifié ? Comment cela évolue t-il selon toi ? Est-il pertinent de faire des tests avec de la publicité payante ? 

Aujourd’hui, que ce soit en BtoB ou en BtoC, les gens font une recherche sur internet, ils ont un besoin.

Ils te trouvent ou ils ne te trouvent pas.

Si ils te trouvent, et si ton site a une seule page et qu’il n’explique rien, cela va moins les mettre en confiance que si ton site a 10, 20 50, 100 pages.

Si en plus ils trouvent du contenu qui résonne, et que le client s’y retrouve, et bien en BtoC il va mettre sa carte bleue, et en BtoB il va chercher à rentrer en contact pour obtenir une proposition commerciale ou un devis.

Donc dans les deux cas, la personne est arrivé sur le site web, il a été rassuré par ce qu’il a vu et il passe à l’action.

L’intérêt du blog est évident. Il faut du contenu, régulièrement, mettre à jour le site, l’animer etc. Après on peut faire venir les clients de plusieurs manières, mais la blog a toujours une place unique.

C’est extrêmement difficile de se prononcer pour savoir si dans 10 ans le blog sera toujours pertinent, car il y a d’autres contenus (vidéo, audio). Il faut trouver sa façon de s’exprimer, il y a des marchés plus adaptés à certains types de contenu (la photographie par exemple), mais chacun a aussi ses affinités.

Moi pour le coup tu me donnes un sujet, je fais quelques recherches, et je peux facilement écrire un article de blog, là où ce sera impossible pour d’autres personnes.

Il y a des gens qui font des merveilles avec des chaînes Youtube, avec une stratégie de référencement ça peut super bien fonctionné.

Il y a la recherche vocale qui arrive également, même si pour l’instant ce ne sont que des commandes vocales (mets moi telle musique, appel untel..), mais le jour où il y aura de la recherche vocale, Google devra répondre avec une phrase.

Donc effectivement cela peut changer l’environnement du blog, mais la encore on en très loin. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain et ce sera progressif.

Mais je pense que dans tous les cas, publier du contenu sur son site ne pourra jamais faire de mal. Si on veut être dans le concret l’essentiel c’est de faire.

5) “La part de marché de l’e-Learning mondial est aujourd’hui de plus de 190 milliards de dollars. On estime que d’ici 2025, il devrait atteindre les 325 milliards de dollars. C’est un marché en pleine expansion”

Qu’est-ce que cela t’inspire ? 

Il y a plusieurs choses à prendre en compte : le monde va de plus en plus vite, et la digitalisation apporte des révolutions permanentes.

Quand j’ai crée Maporama en 1999, il a fallu que j’achète des serveurs, que j’installe une clim’ dans une pièce, et que je paye quelqu’un pour s’en occuper. Donc rien que pour ça j’en avais pour quelques centaines de milliers de francs, juste pour démarrer.

Aujourd’hui, bon je ne dis pas que l’on pourrait refaire Google maps en 5 minutes, mais c’est beaucoup plus simple de se lancer. On ouvre un compte sur OVH ou Amazon et c’est parti.

Donc on a plein de gens qui se lance, qui essaye des choses, et bien que le processus se soit simplifié, ça reste encore trop compliqué, les gens ont besoin de re-simplifier, et de se former en permanence.

Comme on ne peut pas tout le temps être à l’école, il faut bien trouver des moyens de se former, de se faire un petit cours rapide de quelques heures, correspondant exactement à un besoin immédiat.

Pour les professionnels, la pandémie a accéléré l’adoption du digital dans les pratiques quotidiennes, tant sur le travail à distance que sur la formation.

Il y a quelques temps nous avions déjà des technologies comme Zoom pour les réunions à distance, mais les gens continuaient de faire des Paris – New York pour des réunions de 4h. Maintenant ça c’est fini.

Alors qu’est-ce que cela m’inspire ? Que du bien. Je suis un papy du web et tout cela me semble normal, je ne sais pas comment quelqu’un qui a entre 40 et 50 ans, et qui a un certain nombre d’habitudes de travail, est en train de vivre ça.

6) A t-il été question de vendre des formations sur Audrey tips ?

Non, mais les Audrey’s angels ont chacun leurs cours et effectivement on va à un moment les regrouper et les mettre en avant.

Ils ont tous des prestations avec des cours vidéos de base, et puis de l’accompagnement, des accès à des live etc.

7)  On voit de plus en plus des infopreneurs lancer des formations, mais tous ne triomphe pas. Le marketing, l’image de marque et la confiance vont devenir réellement indispensable pour avoir des résultats, penses-tu que cela va (enfin) enterrer les vendeurs de rêve ?

Cela a toujours été le cas, regarde les magasins, ceux par exemple ou il est écrit sur l’enseigne « Depuis 1908 », et bien ça c’est un gage de confiance, de pérennité, de sérieux.

Comme je disais tout à l’heure, si on arrive sur le site et qu’il y a beaucoup de contenu, qui résonne, qui parle au client et avec la situation dans laquelle il se trouve, cela apporte évidemment de la crédibilité.

Après tous les trucs « devenir riche en 30 minutes, je ne comprends pas que cela marche encore, c’est tellement gros. Je sais pas qui se fait prendre avec ça.. mais cela a toujours exister.

8) Quel est ton meilleur conseil pour quelqu’un qui hésite à lancer son blog ? 

Il y a deux choses : il faut faire de la qualité et il faut être passionné par son sujet. Si on ne l’est pas, on s’essouffle à terme.

9) Quelle est la principale difficulté que rencontre tes clients en référencement naturel ? Comment le SEO va évoluer dans les prochaines années selon toi ?

La principale difficulté, c’est que les gens pensent trop algorithme, Google, moteur de recherche.. nous on leur dit qu’il faut penser client et prospect en premier.

Ecrire pour l’utilisateur et non pas pour le moteur de recherche.

Alors évidemment il y a des optimisations on-page nécessaires, un site performant et accessible, qui tourne bien etc. Et puis la difficulté aussi est de produire du contenu régulièrement.

Comme on dit toujours il ne faut pas parler de bicyclette si tout le monde parle de vélo, même si Google sait que c’est la même chose mais il va quand même préférer mettre en avant des articles ou il y a marqué vélo et pas bicyclette parce que c’est plus simple pour lui. Donc voila il y a les mots clés principaux à prendre en compte.

Mon raisonnement c’est de dire que Google veut plaire à ses utilisateurs, et donc son objectif c’est que, quand on tape une requête, la position numéro 1 voir 0, corresponde à la recherche.

Si la réponse est compréhensible par l’internaute, Google est content. L’algorithme devient de plus en plus intelligent, au début il fallait le bourrer de mots clés, et maintenant il commence à comprendre le contexte, et presque aussi bien qu’un humain. Pour moi le SEO va devenir de plus en plus transparent. Le but ultime d’écrire pour un être humain.

(NDLR : Google a mis en place le machine learning (l’algorithme BERT) pour mieux comprendre la syntaxe des pages web, entre autres).

10) Quel est ton blogueur/entrepreneur préféré et pourquoi ?

Dans le domaine du marketing digital je dirai Neil Patel.

11) Quel est ton plat préféré ? Quelle est ta boisson préférée ?

Une bonne côte de bœuf, des frites, un bon vin rouge et des amis 🙂

12) Quelles sont tes activités favorites durant ton temps libre ? 

Alors étant donné que je reste de longues heures par jour assis à mon bureau, je sors prendre l’air dès que j’ai du temps libre. Si j’ai peu de temps je vais aller marcher ou courir au bois de boulogne, et si j’ai un peu plus de temps je vais aller faire du trekking, par exemple avec mes enfants là nous avons monté le Kilimandjaro en 2019.

Un grand merci à toi Laurent !